Crise du riz au Japon, bonne nouvelle les touristes pourront en manger cet été
Si les mesures prises pour limiter les effets de la crise du riz commencent à payer, le Premier ministre Ishiba Shigeru veut aller plus loin pour assurer stabilité et sérénité à son pays.

Les origines de la hausse des prix
Depuis fin 2024, le prix du riz n’a cessé de s’envoler, poussant les autorités à tirer la sonnette d’alarme. En cause ? Une conjonction de facteurs météorologiques, économiques et sociaux.
La canicule de l’été 2023 a fortement affecté la qualité du riz récolté. Moins apte à être poli, ce riz a vu ses rendements chuter, réduisant considérablement l’offre de riz blanc disponible sur le marché. Les producteurs ont dû augmenter la distribution de riz brun pour répondre à la demande, mais cette mesure n’a pas fini.
Et justement, la demande a bondi. Longtemps resté bon marché malgré l’inflation, le riz est redevenu un produit de première nécessité. Avec la fin de la pandémie, la reprise du tourisme et de la restauration a amplifié la consommation. Par ailleurs, l’arrivée de milliers de nouveaux résidents étrangers (dont beaucoup viennent de pays où le riz est aussi un aliment central) a accentué cette pression.
L’été 2024 a marqué un tournant : les stocks ont nettement baissé, et une alerte sismique dans la fosse de Nankai a poussé les Japonais à stocker massivement.
Le riz étant menacé, son prix a donc augmenté.
Pourquoi la crise du riz est-elle si grave ?
Contrairement à d’autres produits, la demande en riz varie peu, même en cas de hausse de prix. Cela rend le marché particulièrement sensible à la moindre variation d’offre. Or, l’équilibre repose sur un stock stratégique : entre 1,8 et 2 millions de tonnes de riz. Une baisse de 200 000 tonnes suffit pour affoler les prix.
Cela peut sembler négligeable, mais ramené à l’échelle nationale, l’enjeu est crucial. Une baisse de production équivalente à deux cuillères à café par personne (8 grammes de riz) et par jour suffit à créer une tension sur tout le marché du Japon.
L’analyse publiée en octobre 2024 par le ministère de l’Agriculture a confirmé les craintes : une pénurie était envisageable dès cet été si aucune mesure n’était prise. Heureusement, les autorités ont réagi, et ils continuent comme le prouve la nouvelle annonce du Premier ministre.
Une réforme pour stopper la crise
Face à la crise, le Premier ministre Ishiba Shigeru a pris la parole en début de semaine. Il a convoqué ses ministres pour réfléchir à des solutions durables. Son mot d’ordre : augmenter la production de riz tout en assurant un revenu juste aux agriculteurs.
Des mesures ont déjà été prises, notamment concernant la mise sur le marché d’une partie des réserves nationales. Cette action semble avoir permis une stabilisation temporaire des prix. Mais le gouvernement veut aller plus loin : réformer la politique rizicole, sécuriser la distribution, et garantir un approvisionnement stable sur le long terme.
Le riz, symbole de stabilité, ne doit pas devenir source d’incertitude. C’est tout l’enjeu de cette nouvelle bataille économique et sociale.