Touriste française disparue au Japon : rebondissement inédit, la police aurait-elle menti ?
Huit ans après la disparition de cette Française en voyage, ses proches continuent de se battre pour que justice soit faite. De nouvelles disparitions discréditent les propos du principal témoin, qui est « policier volontaire », de quoi alimenter les rumeurs.

Une disparition inexpliquée il y a 8 ans
Le 27 juillet 2018, Tiphaine Véron, 36 ans, pose ses valises au Japon. Passionnée d’art et de voyages, elle entame un séjour qu’elle a soigneusement planifié. Après une première nuit à Tokyo, elle se rend à Nikko, ville prisée pour ses temples classés au patrimoine mondial. Le matin du 29 juillet, elle prend son petit-déjeuner à l’hôtel, elle est visible sur des photos d’autres clients entre 8h30 et 9h30. L’hôtelier affirme ensuite l’avoir vue quitter l’établissement peu avant 10 heures. Depuis, plus aucune trace de la jeune femme.
Sa disparition, brutale et inexpliquée, a bouleversé ses proches restés en France. Mais face à une enquête japonaise jugée laxiste (où une disparition n’est officiellement traitée que s’il existe des indices de crime), la famille a rapidement pris les choses en main.
Nous avons dû tout faire par nous-mêmes, avec l’aide de spécialistes bénévoles
, rappelle son frère Damien Véron.
Des zones d’ombre et des mensonges ?
Huit ans plus tard, les contradictions autour du dossier ne cessent de s’accumuler. Le témoignage de l’hôtelier, pièce centrale de l’enquête, est désormais mis en doute par de nouvelles données numériques. Selon un rapport indépendant, le téléphone de Tiphaine était encore connecté au Wi-Fi de sa chambre à 11h34, bien après l’heure à laquelle le gérant dit l’avoir vue partir.
Pour la famille, ce décalage invalide purement et simplement sa version. Pourtant, les autorités japonaises continuent de l’appuyer. En France, un tel témoignage contradictoire aurait suffi à placer la personne en garde à vue, à perquisitionner son hôtel. Là-bas, il a seulement été entendu chez lui, sans contrainte,
déplore Damien Véron.
Un témoin « policier volontaire » qui ment ?
Ce statu quo nourrit les soupçons. Le gérant de l’hôtel, également policier volontaire
, bénéficierait d’une certaine protection. Un statut qui, selon la famille, rend ses collègues réticents à le mettre en cause. « On a l’impression qu’ils préfèrent éviter le scandale plutôt que de chercher la vérité », poursuit Damien.
Au fil des années, plusieurs éléments troublants ont été relevés : des analyses promises, mais jamais effectuées, des traces de sang ignorées, l’arrêt soudain du téléphone portable. Autant de signaux qui auraient dû alerter.
Les proches de Tiphaine espèrent que ces révélations finiront par contraindre les autorités japonaises à réexaminer sérieusement l’affaire.