Le Japon perd son chef : ce que les touristes doivent redouter (et vite)

Actu Par Thomas Vignau -

Le Japon s’apprête à vivre un nouveau tournant politique. Le Premier ministre Shigeru Ishiba, fragilisé par une lourde défaite lors des récentes élections sénatoriales, envisagerait de quitter ses fonctions dans les prochains jours. Un départ qui survient à un moment clé pour le pays, entre tensions commerciales avec les États-Unis et relance du tourisme post-Covid.

japon, crise politique, démission, tourisme

Une démission après une lourde défaite électorale ?

Le 20 juillet dernier, le Parti libéral-démocrate (PLD), formation conservatrice au pouvoir, a perdu la majorité à la chambre haute du Parlement. Ce revers électoral fragilise lourdement la position d’Ishiba, pourtant figure centrale du paysage politique japonais depuis plusieurs années.

Malgré un accord commercial fraîchement signé avec Washington, la grogne monte dans les rangs du PLD, où de nombreuses voix appellent à sa démission.

Les appels à la tenue d’une assemblée exceptionnelle du parti se multiplient, tandis que des élus de tous bords réclament un changement de cap. Pour beaucoup, le message des électeurs est clair : il faut retrouver la confiance des électeurs et rassurer les voyageurs étrangers. En particulier dans un contexte économique déjà défavorable (avec notamment la crise du riz).

Un tourisme en berne après les annonces de Donald Trump ?

Quelques heures seulement après les résultats électoraux, Donald Trump annonçait la conclusion d’un accord commercial avec le Japon. Ce texte prévoit notamment une réduction des surtaxes américaines sur les produits nippons, qui passeront de 25 % à 15 %. Un geste présenté comme bénéfique par Tokyo, mais vivement critiqué par une partie de l’opinion publique japonaise, qui y voit un déséquilibre favorable à l’économie américaine.

Shigeru Ishiba, qui s'était accroché à son poste jusqu’à la signature de cet accord, reste prudent dans ses déclarations. Il affirme vouloir analyser en détail les termes avant de commenter publiquement. Une posture qui en dit long sur les tensions persistantes, même après la conclusion des négociations. Les prochains jours seront décisifs.

Le tourisme japonais face à l’incertitude politique

L’instabilité politique et les annonces de Donald Trump pourraient peser sur l’image du Japon à l’international. Certains experts estiment que les signaux ne sont pas bons pour les visiteurs étrangers. De là à craindre une crise du tourisme ? Sûrement pas.

La période estivale reste généralement favorable aux arrivées internationales, mais les économistes s’interrogent : un changement brutal de Premier ministre pourrait-il freiner cette dynamique ? Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais l'automne prochain s’annonce crucial pour jauger l’impact de cette crise politique sur l’attractivité du pays.