Elle rêvait d’un château… elle vient de conquérir le Japon : Sanae Takaichi entre dans l’Histoire

Actu Par Thomas V. -

À 64 ans, Sanae Takaichi vient d’entrer dans l’histoire en devenant la première femme à diriger le Japon. Figure du Parti libéral-démocrate, conservatrice et déterminée, elle symbolise à la fois la continuité d’un système politique masculin et l’espoir d’un changement attendu depuis longtemps.

Sanae Takaichi première femme premier ministre Japon

Une femme de caractère à la tête du Japon

Dans les années 1970, Sanae Takaichi parcourait chaque jour six heures en bus et en train pour rejoindre son université depuis la maison familiale, dans l’ouest du Japon. Passionnée de heavy metal et de motos Kawasaki, elle rêvait d’indépendance dans une société où les femmes étaient souvent confinées aux rôles traditionnels.

Je rêvais d’avoir mon propre château, écrira-t-elle plus tard dans ses mémoires — une phrase devenue emblématique de sa volonté d’émancipation.

Aujourd’hui, cette jeune femme rebelle d’hier est devenue la première femme Premier ministre du Japon, un exploit historique dans un pays où la politique demeure un bastion masculin. Pour Takaichi, cette victoire marque l’aboutissement d’une troisième tentative pour accéder au pouvoir et d’un parcours politique hors du commun.

Originaire de Nara, elle a su se faire une place dans le Parti libéral-démocrate (PLD), connu pour son conservatisme. Franc-parler, rigueur et détermination sont devenus ses marques de fabrique. Batteuse amateur, admiratrice de Margaret Thatcher, fan de Deep Purple et Iron Maiden, Takaichi cultive un mélange unique d’énergie et de discipline.

Sur le plan politique, elle défend une ligne traditionnaliste et nationaliste, tout en plaidant pour une meilleure représentation des femmes. Soucieuse de préserver l’autonomie du Japon et renforcer l'influence de Tokyo, elle a aussi exprimé sa volonté de maintenir des liens solides avec les États-Unis.

Une élection politique et non populaire

Son élection ne découle pas d’un vote populaire, mais d’un scrutin interne au sein du PLD, majoritaire au Parlement. Ce processus souligne à quel point le pouvoir reste concentré dans les cercles politiques de Tokyo. Le peuple semble mis à l'écart ce qui ne risque pas d'arranger les affaires de son parti déjà en difficulté.

Désormais, Takaichi devra rétablir la confiance du public envers son parti, fragilisé par des scandales financiers et des critiques sur sa gestion économique. Le travail semble difficile mais pas impossible.

Pour beaucoup de Japonaises, son arrivée à la tête du pays incarne un symbole fort : celui d’une femme qui, après avoir longtemps rêvé d’un château, s’installe enfin sur le trône du pouvoir. L'avenir nous dira si elle a réussi a déjouer les pièges qui se dressent devant elle et celui de son parti.