« Mon bras a été détruit » : il survit à une attaque d’ours dans une forêt japonaise

Actu Par Thomas V. -

Billy Halloran connaît chaque virage des sentiers de Myoko, une région montagneuse du centre du Japon où il s’entraîne souvent. Ce coureur néo-zélandais de 32 ans, passionné d’ultramarathons, y trouvait d’ordinaire le calme et la beauté des forêts. Mais début octobre, ce décor familier s’est transformé en scène d’horreur : il a dû lutter pour sa vie face à un ours noir d’Asie.

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Une sortie d’entraînement qui vire au cauchemar

Ce jour-là, au coeur du Japon, Halloran courait seul sur un sentier isolé, à plusieurs kilomètres de sa voiture, lorsqu’il a aperçu deux silhouettes sombres dans les buissons. Deux ours le fixaient à une trentaine de mètres.

« Je me suis figé. J’ai reculé lentement, sans les quitter des yeux », raconte-t-il depuis son lit d’hôpital. Mais l’un des animaux s’est brusquement avancé vers lui. L’ours, adulte et massif, pesait environ 70 kilos.

Conscient qu’il ne pourrait pas fuir sans être rattrapé, le coureur a tenté de crier pour l’intimider. En vain. Je voyais dans son regard qu’il allait charger. Et il l’a fait.

L’animal s’est jeté sur lui, lui attrapant le bras qu’il avait levé pour se protéger. J’ai senti ses crocs, puis une douleur fulgurante. En un instant, mon bras était en lambeaux, confie Halloran. Projeté au sol, il a ensuite été mordu à la jambe avant que l’ours ne recule soudainement.

Sous l’effet de l’adrénaline, il s’est relevé et a réussi à maintenir l’animal à distance quelques secondes, avant que celui-ci ne disparaisse dans la forêt. Blessé, paniqué, Halloran a alors appelé sa femme et parcouru près d’un kilomètre, le bras fracturé, pour la retrouver avant d’être transporté à l’hôpital.

Des attaques de plus en plus fréquentes au Japon

Le drame de Myoko n’est pas un cas isolé. Le Japon connaît une recrudescence d’attaques d’ours cette année : plus de cent personnes ont été blessées et au moins sept sont mortes, selon les autorités, un chiffre record depuis près de vingt ans.

Les spécialistes expliquent cette hausse par la raréfaction des sources naturelles de nourriture. Le réchauffement climatique bouleverse les cycles de floraison et de fructification, poussant les ours à s’aventurer dans les zones habitées à la recherche de nourriture.

Face à cette situation, le gouvernement japonais a annoncé de nouvelles mesures pour réguler la population d’ours et renforcer la prévention. Les habitants sont désormais encouragés à se déplacer en forêt munis de cloches, de radios ou de sprays dissuasifs.

Billy Halloran, lui, se remet lentement de ses blessures. Je sais que j’ai eu une chance incroyable de m’en sortir, dit-il. Et, s’il retourne un jour courir dans ces montagnes, il promet qu’il ne le fera plus sans un spray anti-ours à portée de main.