À qui appartenaient vraiment ces avions qui ont survolé le Japon sans autorisation ?

Actu Par Thomas V. -

L’état-major interarmées japonais (JSO) a annoncé, jeudi, avoir détecté deux vols successifs d’avions russes de renseignement électronique IL-20 dans les environs du Japon au cours de la même semaine. Ces incursions, bien qu’effectuées dans l’espace aérien international, soulèvent une nouvelle fois la question de la stratégie militaire de Moscou en Asie-Pacifique.

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Deux vols en moins d’une semaine

Selon le communiqué du JSO, le premier vol a été observé mercredi au-dessus de la mer d’Okhotsk. L’appareil, un IL-20, a poursuivi sa route vers le sud, longeant les côtes de la préfecture d’Iwate, sur l’île principale de Honshu, avant de rebrousser chemin. D’après la trajectoire publiée par les autorités japonaises, l’avion aurait frôlé le détroit de Catherine, entre les îles de Kounachir et d’Iturup, deux territoires de l’archipel des Kouriles administrés par la Russie mais revendiqués par Tokyo depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les Forces d’autodéfense aériennes japonaises (JASDF) ont aussitôt déployé des chasseurs pour suivre le vol russe. Ce survol est intervenu seulement quelques jours après un incident similaire, survenu samedi. Un autre IL-20, cette fois en provenance du continent russe, avait longé la mer du Japon avant de changer de cap près de Kyogamisaki, dans la préfecture de Kyoto. Là encore, des avions de chasse japonais ont été mobilisés pour assurer la surveillance.

Une démonstration de présence russe

Ces opérations ne sont pas nouvelles : les appareils russes mènent régulièrement des missions de reconnaissance aux abords du Japon. Toutefois, la répétition de deux vols en si peu de temps interroge. Pour certains analystes militaires, Moscou chercherait à tester la réactivité japonaise, voire à rappeler sa présence stratégique dans une région marquée par les tensions sino-américaines.

Les vols se sont déroulés dans la zone d’identification de défense aérienne (ZIDA) du Japon, un périmètre étendu au-delà des 12 milles nautiques de l’espace aérien souverain. Ces zones, bien qu’utilisées par de nombreux pays pour détecter les appareils étrangers, ne sont pas reconnues par le droit international.

Tokyo sur ses gardes

Le nouveau ministre de la Défense, Shinjiro Koizumi, a réagi publiquement. Dans un message diffusé le 24 octobre, il a souligné que la Russie mène quotidiennement des opérations militaires actives autour de notre pays, alors même qu’elle poursuit son invasion de l’Ukraine. Une manière de rappeler que Tokyo reste vigilant face à toute manœuvre susceptible de menacer son espace aérien.