Le vieillissement de la population japonaise atteint un seuil critique, découvrez pourquoi
Depuis longtemps, le Japon est admiré la longévité de ses habitants et son système de santé performant. Ce pays qui a su se reconstruire après la guerre et devenir l’un des plus exemplaires au monde représente souvent un modèle. Mais derrière l’image d’une société vieillissante en bonne santé se cache une réalité plus nuancée : la progression des indicateurs de santé ralentit, les inégalités territoriales persistent et la dépendance s’impose comme un défi national.

Quand la longévité se heurte à ses limites
Entre 1990 et 2021, l’espérance de vie des Japonais s’est encore allongée de près de six ans. Pourtant, le nombre d’années vécues en bonne santé n’a progressé que de 4,4 ans. Résultat : les seniors vivent plus longtemps, mais avec davantage de maladies chroniques et de dépendance. Aujourd’hui, l’écart entre la durée de vie totale et celle vécue en bonne santé dépasse 11 ans – un chiffre qui traduit le quotidien de centaines de milliers de personnes nécessitant des soins prolongés.
Ces fragilités se doublent de fortes disparités régionales. Dans certaines préfectures du nord, comme Aomori ou Akita, l’espérance de vie peut être inférieure de quatre ans à celle observée dans les régions les plus favorisées. Ces différences ne s’expliquent pas seulement par l’accès aux soins, mais aussi par des facteurs socio-économiques : revenu, emploi, isolement social ou qualité des infrastructures locales.
À ces enjeux s’ajoute une dimension encore trop souvent négligée : la santé mentale. La pandémie de COVID-19 a mis en lumière la vulnérabilité psychologique des jeunes et des personnes âgées. On le sait également, le Japon connaît déjà un taux de suicide parmi les plus élevés au monde.
Parallèlement cependant, certains senior actifs se sentent en assez bonne santé pour accompagner des couples plus jeune dans leurs corvées du quotidien. Des services de location de grand-mère existent même au Japon pour permettre à ces personnes de continuer à financer leur retraite tout en faisant profiter les jeunes générations de leur savoir, leur temps ou leur expertise sur les tâches du quotidien
Quelles solutions pour éviter la crise ?
Conscient de ces défis, le gouvernement a lancé en 2012 un système de soins intégrés de proximité. L’idée est d’offrir aux personnes âgées un accompagnement coordonné, mêlant soins médicaux, aide sociale et soutien communautaire. Sur le papier, l’ambition est forte surtout dans un contexte politique tendu avec la démission du Premier ministre.
Pour que ce modèle réussisse, il faudra investir davantage dans la formation et la répartition des soignants, mais aussi renforcer le tissu local en soutenant associations, aidants et initiatives contre l’isolement. Le vieillissement ne doit pas être vécu comme un fardeau, mais comme une étape de vie qui peut rester active et digne, à condition que les structures d’accompagnement suivent.
L’avenir nous dira si le Japon a su trouver une solution qui pourrait s’appliquer à d’autres pays, la France par exemple ?