Tokyo : la dispute la plus absurde de l’année finit par bloquer 4 500 passagers

Actu Par Thomas V. -

Une scène inhabituelle a semé la panique lundi dernier dans un train de la célèbre ligne Yamanote, à Tokyo. Une femme d’une trentaine d’années a été interpellée après avoir aspergé du gaz poivré à bord d’une rame bondée, provoquant des blessures légères chez deux hommes et l’interruption du trafic sur l’une des lignes les plus fréquentées du Japon.

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Une dispute pour un siège prioritaire

Les faits se sont déroulés à Tokyo vers 19 h 45, entre les stations JR Komagome et Sugamo. D’après la police, la passagère aurait été réprimandée par un homme âgé pour s’être installée dans la zone des sièges prioritaires (ces places réservées aux personnes âgées, aux femmes enceintes ou aux passagers à mobilité réduite). L’échange verbal aurait dégénéré, jusqu’à ce que la jeune femme sorte une petite bombe lacrymogène de son sac et en pulvérise le contenu dans la rame.

Deux voyageurs d’une soixantaine d’années ont été légèrement blessés, irrités par le gaz, tandis que d’autres passagers, pris de panique, tentaient d’ouvrir les portes entre deux stations. L’alerte a rapidement été donnée à la gare suivante, Otsuka, où des agents de la compagnie JR East ont contacté la police.

Un incident rapidement maîtrisé

La femme a reconnu les faits et expliqué qu’elle portait le gaz poivré pour se protéger. Le train a été immobilisé pendant plusieurs minutes, perturbant la circulation d’environ 4 500 passagers et retardant quatre rames au total. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de la dispute et les motivations de la suspecte.

Cet incident, bien que sans gravité majeure, met en lumière la tension qui peut régner dans les transports tokyoïtes, où la promiscuité et le stress quotidien créent parfois des dérapages.

Le spectre des attentats au gaz sarin plane toujours

Au Japon, l’usage de substances irritantes ou chimiques dans les transports évoque forcément un traumatisme collectif : celui des attentats au gaz sarin commis en 1995 par la secte Aum Shinrikyō. Cette attaque, qui avait fait 13 morts et plus de 6 000 blessés, reste ancrée dans la mémoire nationale. Trente ans plus tard, chaque incident impliquant du gaz ou des produits chimiques ravive ces souvenirs douloureux et la crainte d’une récidive.

Si l’affaire de lundi dernier relève d’un geste isolé, elle rappelle la vigilance constante des autorités japonaises. Dans un pays où l’ordre public est une priorité pour les japonais.