Vous pensiez avoir tout vu ? Ce train japonais tourne au bouillon de ramen

Découverte Par Laure A. -

Au Japon, une innovation ferroviaire insolite attire la curiosité : un train touristique fonctionnant grâce à un carburant dérivé de restes de bouillon de ramen. Cette initiative écologique mêle tradition culinaire et mobilité durable dans la région montagneuse de Takachiho.

Train touristique écologie circulaire japon

Un train touristique pas comme les autres

Facilement reconnaissable à sa couleur rose éclatante, le train de la compagnie Amaterasu Railway propose une expérience de voyage hors du commun. Entièrement ouvert, sans portes ni fenêtres, il invite les passagers à savourer les paysages spectaculaires de la préfecture de Miyazaki, sur l’île de Kyūshū.

Le trajet, d’environ 30 minutes aller-retour, traverse ponts et vallées luxuriantes. Le moment le plus marquant ? La traversée d’un viaduc perché à 100 mètres de hauteur, offrant une vue à couper le souffle. Une façon originale de découvrir la région tout en respirant l’air pur de la montagne.

Du bouillon au biodiesel : une idée japonaise

À l’origine du projet, Masumi Nishida, président de Nishida Logistics, a imaginé transformer les restes de bouillon de ramen en carburant. Pour y parvenir, il a noué un partenariat avec un restaurateur de Fukuoka, célèbre pour son ramen tonkotsu à base de porc.

Une machine spéciale installée dans le restaurant permet de collecter les bouillons laissés par les clients. Mélangés à des huiles de cuisson recyclées, ils donnent naissance à un biodiesel composé de :

  • 90 % d’huiles usagées ;
  • 10 % de bouillon de ramen récupéré.

Cette idée ingénieuse permet à la fois de réduire le gaspillage alimentaire et de produire un carburant alternatif, illustrant la créativité japonaise en matière d’économie circulaire.

Une alternative propre et… parfumée

Le train d’Amaterasu Railway prouve qu’il est possible de rouler grâce à des déchets alimentaires, tout en réduisant l’empreinte carbone. Fait amusant : le biodiesel ne sent pas le diesel classique, mais dégage un léger parfum de ramen ! Les tests réalisés en juillet ont confirmé son efficacité, le train ayant parcouru l’intégralité du trajet avec 60 passagers à bord.

L’expérience séduit autant par son côté écologique que sensoriel, et contribue à sensibiliser les voyageurs à une mobilité plus durable.

Des limites techniques, mais un symbole fort

Bien sûr, ce carburant reste expérimental. Sa production est limitée et convient surtout à des projets locaux comme ce train touristique. Sa durée de conservation est courte : au-delà de quelques mois, il s’oxyde et perd en efficacité. De plus, son coût de fabrication reste plus élevé que celui du diesel traditionnel.

Mais ces contraintes techniques n’effacent pas la portée du message. En combinant innovation, écologie et culture culinaire, le Japon démontre une fois de plus sa capacité à réinventer l’avenir du transport, même à partir d’un simple bol de ramen.