Manger trop de ramens pourrait nuire à la santé, selon une étude japonaise

Découverte Par Thomas Vignau -

Le ramen, plat emblématique du Japon et partout dans le monde semble cacher des risques réels pour la santé. Une équipe de chercheurs de la préfecture de Yamagata, dans le nord du pays, a récemment révélé qu’une consommation trop fréquente de ramen pourrait augmenter le risque de mortalité jusqu’à 1,5 fois. Mais que dit réellement cette étude ?

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Une étude sérieuse de l’université de Yamagata

Menée par l’Université de Yamagata et l’Université préfectorale des sciences de la nutrition de Yonezawa, cette étude s’est appuyée sur les données de santé de 6 725 habitants de la préfecture, âgés de 40 ans et plus et suivis entre 2009 et 2023. Les participants ont été classés selon leur fréquence de consommation de ramen :

  • moins d’une fois par mois
  • une à trois fois par mois
  • une à deux fois par semaine
  • trois fois ou plus par semaine

Les résultats ont révélé que ceux qui avalaient des ramens trois fois ou plus par semaine présentaient un risque de décès environ 1,5 fois plus élevé que ceux qui en mangeaient seulement une à deux fois. Une corrélation qui interpelle, même si les chercheurs précisent que les données ne permettent pas encore de parler d’un danger avéré.

Des risques liés aux habitudes alimentaires

Au-delà des nouilles en elles-mêmes, ce sont surtout les habitudes qui entourent leur consommation qui semblent problématiques. Bouillons trop salés, portion entière avalée trop vite, accompagnement fréquent d’alcool ou tabac, etc. L’étude a notamment montré que les hommes de moins de 70 ans et les buveurs réguliers présentaient un risque de mortalité plus élevé.

"L’excès de sel reste l’élément central", explique Miho Suzuki, maître de conférences à l’Université de Yonezawa et membre de l’équipe. Un constat déjà établi par d'autres études sur les évolutions des habitudes culinaires au Japon. "Nous espérons que les amateurs de ramen apprendront à savourer ce plat en limitant la quantité de soupe consommée et en équilibrant avec des légumes et autres garnitures plus saines".

Yamagata, capitale japonaise du ramen

Ces conclusions résonnent particulièrement à Yamagata qui figure en tête des villes japonaises pour les dépenses annuelles en ramen depuis trois années consécutives (selon une enquête gouvernementale publiée en février). Dans cette région, le ramen fait partie intégrante de la culture locale.

Si l’étude invite à la prudence, elle ne condamne pas pour autant ce plat : Les ramens ne sont pas l’ennemi, rappellent les chercheurs. Le message est plutôt d’encourager une consommation plus raisonnée en tenant compte de l’équilibre nutritionnel et en évitant les excès. Le message est simple même la gastronomie japonaise est à consommer avec modération.