Au Japon, seules 5 familles ont l’autorisation de vendre ces « bonbons impériaux »

Découverte Par Emily Yamada -

Sur les hauteurs de la préfecture de Kagawa, le sanctuaire Kotohira-gū, plus connu sous le nom affectueux de Konpira-san, abrite un secret bien gardé par cinq familles qui possèdent un privilège insoupçonné : le droit exclusif accordé de fabriquer et de vendre une confiserie dorée au yuzu, appelée kamiyoame, un « bonbon divin » qui doute vous porter chance.

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785 marches pour visiter le sanctuaire

Chaque année, des milliers de pèlerins gravissent les 785 marches de pierre menant au sanctuaire principal de Konpira-san, perché à 538 mètres sur le mont Zozu. Un voyage mis à mal par le COVID mais qui retrouve peu à peu ses visiteurs.

Attention, le périple ne s’arrête pas là, une fois cette première étape franchie, 583 autres marches attendent les plus déterminés pour accéder au sanctuaire intérieur, dédié à la divinité shintoïste Omononushi, protecteur des marins.

Durant ce pèlerinage vous pourrez déguster une spécialité unique confectionnée par seulement quelques privilégiés. Et pour cause, l’autorisation vient d’un décret impérial qui n’autorise personne d’autre à vendre le fameux bonbon. Derrière cette tradition se cache une recette encore secrète qui attire les pèlerins depuis presque huit siècles.

Un bonbon sacré depuis 1245

C’est en 1245 que l’empereur Go-Saga récompense cinq familles de leur fidélité au sanctuaire en leur accordant un droit exclusif : confectionner le kamiyoame. Ce bonbon, moulé en forme d’éventail et doré comme le soleil se vend depuis des siècles au même endroit, sous les parasols des étals familiaux sur les marches menant au sanctuaire.

Transmise de génération en génération, cette tradition est aussi un symbole du partage et de la bonne fortune (appelé o-susowake). La tradition veut que l’on brise le kamiyoame avec un marteau offert dans chaque paquet de bonbon. Les pèlerins raffolent de ce rituel qui assure la pérennité de cette spécialité japonaise.

Une fabrication ancestrale conservée

Parmi ces familles autorisées à vendre le kamiyoame il y a celle d’Ike qui perpétue l’art du "bonbon sacré" tout en l'adaptant à son époque. Dans sa boutique située sur la 69e marche menant au sanctuaire, on ne se contente pas d’acheter la confiserie : on assiste à la fabrication du bonbon. Il est possible de voir le sirop couler dans les moules traditionnels, un geste précis qui permet d’assister à sa fabrication sans pour autant avoir accès à la recette gardée secrète.

Pour Ike, chaque visiteur repart non seulement avec bonbon sacré, mais aussi avec une histoire à raconter. De quoi prendre des forces pour continuer l’ascension, mais aussi ramener un souvenir de son voyage spirituel.