Ces nouvelles taxes au Japon n’arrêtent pas le flot massif de voyageurs

Actu Par Thomas Vignau -

Le Japon tente de freiner le surtourisme en multipliant les taxes d’hébergement. Pourtant, malgré cette hausse du coût des séjours, les voyageurs venus de Hong Kong continuent d’affluer massivement. Attirés par la richesse culturelle du pays, sa proximité géographique et des liens historiques étroits, ils ne semblent pas découragés par ces mesures destinées à réguler le nombre croissant de visiteurs.

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Des taxes sur l’hébergement dans 42 villes du Japon

Aujourd’hui, plus de quarante municipalités japonaises ont déjà instauré ou annoncé l’introduction de taxes d’hébergement. Elles concernent aussi bien les hôtels que les ryokans traditionnels, ces auberges typiques qui séduisent de nombreux touristes. Les montants varient fortement, allant de 200 yens (environ 1,30 euro) à 10 000 yens (près de 65 euros) par nuit, selon la ville et la catégorie d’établissement.

L’objectif affiché est double : limiter l’impact du surtourisme et dégager des recettes pour entretenir et améliorer les infrastructures locales. Face à des visiteurs toujours plus nombreux, notamment dans les grandes métropoles comme Tokyo, Kyoto ou Osaka, mais aussi dans des destinations plus régionales, les municipalités cherchent à financer la préservation de leurs sites historiques et paysages naturels. Une enquête récente a d’ailleurs montré que près de la moitié des collectivités locales japonaises envisageaient sérieusement d’adopter une telle taxe.

Une mesure forte mais inefficace

Malgré ces nouvelles règles de tourisme, les professionnels du tourisme estiment peu probable que ces taxes dissuadent les visiteurs hongkongais. Pour beaucoup, le Japon reste la destination la plus accessible et la plus attractive de la région. À seulement quelques heures de vol, le pays offre un mélange unique de tradition et de modernité, avec des expériences culturelles difficiles à trouver ailleurs.

Les experts estiment que l’effet de ces taxes sera avant tout psychologique ou organisationnel. Les visiteurs pourraient ajuster la durée de leur séjour ou privilégier certains types d’hébergement, mais la demande globale devrait rester stable.

Le Japon continue d'occuper une place particulière dans l’imaginaire des voyageurs hongkongais. Quelques centaines ou milliers de yens supplémentaires par nuit ne suffisent pas à rompre ce lien, résume un spécialiste du secteur.

Si les recettes générées par ces taxes doivent soutenir la rénovation des infrastructures, elles révèlent un paradoxe. Le Japon veut continuer d’attirer des visiteurs étrangers, essentiels à son économie, tout en protégeant son patrimoine et en préservant la qualité de vie de ses habitants. Un équilibre difficile à trouver, surtout face à des marchés proches et fidèles comme Hong Kong.