Vous aimez le matcha ? Mauvaise nouvelle, vous risquez de devoir vous en passer
Depuis quelques années déjà, le matcha est victime de son succès. Latte, mochis, crèmes glacées ou encore soins cosmétiques, il est difficile d’y échapper. Mais cet engouement n’est pas sans conséquence. Face à une demande en pleine expansion, le Japon peine à suivre. À tel point qu’une pénurie pourrait bien pointer le bout de son nez.

Le matcha, l’or vert venu du Japon
Bien plus qu’une simple poudre verte, le matcha est un produit presque sacré au Japon. Cette poudre verte s’obtient à partir de feuilles de tencha, un thé d’ombre aux arômes doux et amer. Les feuilles sont d’abord séchées puis, une fois débarrassées de leurs nervures, broyées lentement entre deux meules de pierre. Le processus est long : une heure de broyage ne donne qu’environ 40 grammes de matcha. Une rareté qui fait toute la richesse du produit.
Le rituel du matcha est ancré dans la culture japonaise depuis le XVIe siècle. Aujourd’hui, cette tradition millénaire se confronte à la réalité des réseaux sociaux et de la mondialisation.
Un engouement planétaire
En quelques années, le matcha est passé de boisson traditionnelle à véritable icône sur Instagram ou TikTok. On dénombre plusieurs millions de publications sous le hashtag #matcha. Il est devenu le symbole du bien-être et un véritable Graal pour la visibilité des influenceurs.
Son succès n’est pas dû au hasard. Il attire l’œil avec sa couleur flashy mais il est aussi très bon pour la santé. Les coachs santé et autres influenceurs vantent ses vertus antioxydante, énergisante et bonne pour les cellules du corps.
Mais le matcha est victime de son succès et les exportations n’ont cessé de croître ses dernières années.
Un paradoxe éclaire bien la situation : alors que la consommation intérieure diminue au Japon, la production a presque triplé en 13 ans, passant de 1 471 tonnes en 2010 à 4 176 tonnes en 2023, selon le ministère japonais de l’Agriculture.
Une pénurie planétaire menace les amateurs de matcha
Mais cette croissance n’est pas sans conséquence. Déjà en décembre 2024, un des plus grands producteurs a limité les commandes sur son site, révélant ainsi son incapacité à répondre à la demande.
Il faut savoir que le matcha ne se produit pas à la chaîne : les plants mettent cinq ans à atteindre leur maturité, les récoltes sont limitées au printemps, et la transformation est lente. Hors Japon, les délais de livraison peuvent s’étendre à 1 an.
Entre la pénurie de moulins à pierre, le manque de main-d’œuvre et le rythme de production contraignant, les producteurs tirent la sonnette d’alarme. Derrière le succès planétaire de cette poudre verte se cache un système à bout de souffle.
Vous aimez le matcha ? Il faudra probablement faire sans dans les prochains mois et vous tourner vers son grand frère : le thé vert.