Et si le vin japonais détrônait le vin français ? Voici pourquoi la question n’est plus (si) folle
Si la France reste la référence dans le monde viticole, depuis quelques années, un outsider commence à faire parler de lui. En 2024, le Japon comptait près de 500 établissements vinicoles, plus du double qu'en 2008. Une croissance fulgurante qui ne doit rien au hasard.

Un savoir-faire nippon qui séduit l’étranger
À New York, certains importateurs ne jurent déjà plus que par le vin japonais. C’est le cas de DI Wine, spécialisé dans les vins naturels. Son fondateur, Bretton Taylor, vante une production artisanale subtile et raffinée. Pour lui, les cépages locaux comme le Koshu ou le Muscat Bailey traduisent à merveille l’âme du Japon.
Depuis 2021, l’entreprise importe ces crus nippons, désormais issus de cinq régions différentes. « Ce que nous aimons dans le vin japonais, c’est qu’il reflète la même excellence que l’on retrouve dans la gastronomie ou le design japonais », explique Taylor. Une vision partagée par de plus en plus d’acteurs du secteur. Le vin japonais commence à s’imposer dans le monde de la gastronomie.
Une dynamique soutenue par l’État
Le succès de la viticulture japonaise repose aussi sur un cadre législatif favorable. Dès 2002, le gouvernement a créé des « districts viticoles spéciaux », abaissant les seuils de production pour permettre aux petites structures d’émerger plus facilement. Une politique volontariste qui a dopé la création de caves indépendantes.
Autre moteur : le concours des vins du Japon, lancé en 2003. Il récompense les vins produits à 100 % avec des raisins japonais. Ce concours a contribué à rehausser la qualité locale et à faire rayonner ces vins à l’international. Aujourd’hui, certains crus nippons sont primés dans des compétitions prestigieuses, comme le Decanter World Wine Awards ou l’International Wine Challenge. Cette politique de soutien commence à porter ses fruits, après presque 25 ans.
Un vin naturel très apprécié
Mais la véritable révolution du vin japonais réside dans la montée en puissance du vin naturel. Au Japon, notamment à Tokyo, les amateurs s’enflamment pour ces vins « propres ». « Les sommeliers et chefs japonais ne se contentent pas de les apprécier, ils les célèbrent », assure Taylor.
Et cette passion s’exporte. Les importateurs japonais s’arrachent aussi des cuvées françaises rares, parfois même avant les Parisiens. Et au Japon, une boutique spécialisée en répertorie déjà 350 étiquettes locales, un chiffre modeste mais prometteur.
Alors, le vin japonais sur le point de détrôner le vin français ? Tout de même pas. Mais une chose est sûre, il n’est plus une simple curiosité, il s’impose sur les plus grandes tables du monde.