Ces influenceurs qui se filment durant l’ascension du mont Fuji

Découverte Par Thomas V. -

Le mont Fuji attire chaque année des centaines de milliers de randonneurs. Désormais, ce sont aussi les influenceurs qui s’y pressent, partageant leur expérience en ligne. Entre défi sportif, images spectaculaires et surfréquentation, ce phénomène soulève de vraies questions sur l’avenir de la plus célèbre montagne du pays.

Influenceurs Mont Fuji

Des défis sur le mont Fuji

Sur YouTube, TikTok ou Instagram, les vidéos d’ascension du mont Fuji se multiplient. Parmi elles, la vidéo de l’influenceur &Frigiel, suivie par des milliers d’internautes, a rencontré un franc succès. Son défi : monter et redescendre la montagne en une seule journée. Dans sa vidéo tournée en format court, il montre les refuges, les escaliers de pierre, les passages plus techniques, mais aussi la récompense avec la vue imprenable depuis le sommet.

L’aventure a séduit près de 400 000 spectateurs sur TikTok, récoltant plus de 40 000 “likes” et des centaines de commentaires enthousiastes. Parmi eux :

  • Les petits formats comme ça sont géniaux ! Tu devrais faire une vidéo avec des conseils pour ceux qui veulent aller au Japon.
  • Merci pour ce petit vlog qui nous remet toujours de bonne humeur.
  • Ouahh, c’est génial !

Ces vidéos inspirent et donnent envie d’imiter l’exploit. Mais elles posent aussi question : encouragent-elles certains à sous-estimer les risques ? Les autorités japonaises rappellent régulièrement que l’ascension du Mont Fuji n’est pas anodine et nécessite préparation et équipement adapté.

Le mont Fuji, victime de son succès

Si le mont Fuji attire autant d’influenceurs, c’est qu’il séduit déjà une foule impressionnante de randonneurs. En 2024, 204 316 personnes ont gravi la montagne, selon le ministère japonais de l’Environnement. Un chiffre en baisse par rapport à 2023 (221 322 ascensions), mais qui reste considérable.

Ces influenceurs qui se filment durant l’ascension du mont Fuji

Face à cette affluence et aux problèmes de sécurité et de pollution, les autorités ont pris de nouvelles mesures. Depuis le 17 mars 2025, un droit d’entrée de 4 000 yens (environ 24 €) est devenu obligatoire pour emprunter les quatre sentiers principaux menant au sommet (Yoshida, Fujinomiya, Gotemba et Subashiri). Cette somme, qui double le tarif de certaines années précédentes, doit contribuer à mieux gérer les flux et protéger le site.

En parallèle, des quotas sont mis en place, notamment sur le sentier Yoshida, le plus fréquenté. Un système de réservation limite désormais le nombre de grimpeurs autorisés chaque jour. Les autorités veulent ainsi éviter les embouteillages au sommet et dissuader la pratique du “bullet climbing”, l’ascension éclair sans pause, souvent de nuit, qui peut provoquer accidents et malaises.

Comme l’a rappelé Natsuko Sodeyama, responsable de la région de Shizuoka, aucune autre montagne au Japon n’attire autant de monde en un peu plus de deux mois. Une popularité qui force à trouver un équilibre entre accessibilité et préservation.

Avec des frais d’accès, des quotas et des restrictions horaires, le Japon tente de préserver l’équilibre fragile de ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour les voyageurs comme pour les créateurs de contenu, le message est clair : grimper le Fuji, ce n’est pas seulement un exploit à filmer, c’est aussi une expérience à respecter.