Cet homme risque (encore) sa vie s’il voyage au Japon

Actu Par Thomas Vignau -

Paul Watson, 74 ans, militant emblématique de la cause écologique et cofondateur de Sea Shepherd, respire enfin un peu mieux. Mardi, Interpol a officiellement levé la notice rouge qui le visait depuis plusieurs années, mettant un terme à une traque judiciaire initiée par le Japon. Mais cette décision n’a pas été du goût de Tokyo, qui a aussitôt rappelé que le mandat d’arrêt contre lui reste pleinement valide. Paul Watson n’est pas prêt de se rendre au Japon où il risque une lourde peine.

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Le Japon toujours rancunier

Mercredi 23 juillet, au lendemain de la décision d’Interpol, les autorités japonaises ont vivement réagi. Lors d’un point presse, un porte-parole du gouvernement a qualifié la levée de la notice rouge d’« extrêmement regrettable », ajoutant que cette annulation ne modifiait en rien la volonté du Japon de poursuivre Paul Watson pour des faits remontant à près de 15 ans.

Le Japon n’a jamais pardonné à l’écologiste et continue sa traque en espérant un jour faire purger sa peine dans une prison de l’Archipel.

Des faits reprochés qui datent de 2010

Le militant est accusé d’avoir participé à des actes de sabotage ayant causé des dommages matériels et des blessures à bord d’un navire baleinier japonais en 2010, lors d’une opération de Sea Shepherd visant à perturber la chasse à la baleine dans l’océan Austral.

La campagne de 2010, menée par Sea Shepherd, avait pour but de dénoncer la chasse à la baleine menée sous couvert de « recherche scientifique ». Les confrontations avec les baleiniers japonais avaient été musclées, parfois violentes, et filmées, notamment dans la série documentaire Whale Wars.

Malgré la tension politique, Interpol a choisi de retirer la notice rouge visant Paul Watson. Une décision purement administrative, comme l’a précisé un porte-parole de l’organisation : « Cela ne constitue pas une prise de position sur le fond du dossier, mais résulte des règles d’Interpol en matière de gestion des données. »

Pour Tokyo, ces faits ne sont pas prescrits ni oubliés. Le message est clair : si Watson remet un pied sur le sol japonais, il sera arrêté et risque une peine de prison probablement à vie.

Que risque Paul Watson ?

Paul Watson est toujours en danger. « Si je vais au Japon, je ne reviendrai pas », avait-il confié depuis sa cellule au Groenland à la fin de l’année 2024. À l’époque, il avait été arrêté à la demande du Japon et détenu durant cinq mois.

Ce n’est qu’à la faveur d’une forte mobilisation internationale que le Danemark avait finalement refusé son extradition.

S’il était arrêté au Japon, il risquerait jusqu’à 15 ans de prison. Une peine qui, pour beaucoup de ses soutiens, aurait signé la fin de la vie de Paul Watson.