Le gouvernement le reconnaît : la crise du riz au Japon est en partie due à cette grossière erreur
Pénurie de riz au Japon : le gouvernement admet sa responsabilité face à la flambée des prix et aux rayons clairsemés. Une volte-face tardive qui met en lumière les défis agricoles du pays.

Pénurie de riz : le Japon face à une crise inattendue
Depuis un an, les consommateurs japonais sont confrontés à une situation inédite : des rayons de supermarchés à moitié vides, signe d'une pénurie de riz. Cette situation paradoxale, dans un pays réputé pour son organisation et sa prospérité, a contraint le gouvernement à reconnaître ses erreurs.
Des experts agricoles, à l'instar du professeur Nobuhiro Suzuki de l'université de Tokyo, pointent du doigt la politique de régulation de la production de riz menée par l'État depuis des décennies. Des mesures incitatives ont conduit à une réduction des surfaces cultivées, entraînant une baisse de la production et une flambée des prix.
Les aveux du ministre de l'Agriculture
Malgré les démentis initiaux et l'épuisement des réserves stratégiques, la réalité a fini par rattraper le gouvernement japonais déjà très impacté par le contexte actuel. Le ministre de l'Agriculture, Shinjiro Koizumi, a finalement reconnu le manque de riz lors d'une déclaration à la presse.
"Nous avons commis une erreur en prévoyant une baisse continue de la demande due au déclin et au vieillissement de la population", a-t-il déclaré. Cette reconnaissance officielle marque un tournant dans la gestion de la crise.
Les défis de la riziculture japonaise
La pénurie de riz révèle des problématiques profondes au sein du secteur agricole japonais. Le manque de rizières et de jeunes agriculteurs constitue un défi majeur pour l'avenir de la production nationale.
"L'âge moyen des riziculteurs est de 69 ans, et la culture du riz n'est pas suffisamment rentable pour attirer les nouvelles générations", souligne Nobuhiro Suzuki. Face à ce constat, des mesures doivent être prises pour assurer la pérennité de la filière.
Solutions envisagées et perspectives d'avenir
Pour pallier le manque de main-d'œuvre et augmenter la productivité, le ministre de l'Agriculture mise sur l'innovation technologique. L'utilisation de drones et d'outils informatiques est envisagée pour moderniser les pratiques agricoles.
Parallèlement, le gouvernement souhaite développer les exportations afin d'écouler une production plus importante, anticipant une éventuelle baisse de la demande intérieure. Les axes de développement sont les suivants :
- Remembrement agricole
- Emploi de nouvelles technologies
- Augmentation des rendements
- Développement des exportations
Sans cela, il est à craindre que les évolutions déjà constatés des habitudes alimentaires des japonais se poursuivent.
Les risques d'une agriculture à deux vitesses
Cette stratégie soulève des inquiétudes quant à l'avenir des petits riziculteurs. Les experts mettent en garde contre le risque de favoriser les grandes exploitations au détriment des producteurs traditionnels, qui ont assuré l'autosuffisance alimentaire du pays pendant des décennies.
En attendant, le rationnement du riz persiste dans les supermarchés, avec un seul sac autorisé par personne. Dans ce contexte, les riz importés de l'étranger, moins onéreux, connaissent un succès grandissant. La crise du riz met en lumière la nécessité de repenser la politique agricole japonaise afin de garantir un approvisionnement stable et équitable pour tous.