Scandale sanitaire au Japon : 1 600 supérettes éclaboussées par une fraude aux dates de péremption

Actu Par Thomas Vignau -

La chaîne de supérettes Ministop, bien connue des Japonais, a dû suspendre la vente de plusieurs produits phares après la découverte d’une falsification des dates de péremption dans près de 1 600 magasins. Au cœur du scandale : les onigiri, ces boulettes de riz aussi populaires que les sushis, mais aussi certains produits, comme la charcuterie. Retour sur un scandale sanitaire national

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Une fraude organisée à grande échelle

L’affaire concerne de nombreux points de vente. Les employés retardaient volontairement l’étiquetage des plats préparés afin de repousser leur date limite de consommation. Dans d’autres cas, les produits ont été réétiquetés avec de nouvelles dates dans le but de feindre la fraîcheur d’un produit.

Face à la gravité des faits, Ministop a rapidement suspendu la commercialisation des onigiri le 9 août, avant d’étendre la mesure à d’autres gammes de charcuterie. La chaîne a annoncé une enquête interne d’urgence pour comprendre comment une telle pratique a pu s’installer dans autant de magasins.

Dans un communiqué, la direction a également présenté ses excuses publiques : Nous nous excusons sincèrement pour la gêne occasionnée à nos clients qui ont soutenu les onigiri et les boîtes à bento faits main de Ministop. Pour l’heure, aucun cas d’intoxication alimentaire n’a été signalé, mais l’affaire a déjà provoqué une onde de choc auprès des consommateurs très attentifs sur l’hygiène des produits contenant notamment de la viande ou du poisson cru.

L’onigiri un plat aussi populaire que les sushis au Japon

Si l’affaire fait tant de bruit, c’est que l’onigiri n’est pas un produit comme les autres. Comparable aux sandwichs en Europe, ces boulettes de riz enveloppées d’algues séchées et garnies de thon, saumon ou encore œufs de morue, sont très appréciées par les Japonais. Peu coûteux, nourrissants et faciles à transporter, ils accompagnent les journées des étudiants, des travailleurs pressés ou encore des voyageurs de passage.

Les konbini, ces supérettes ouvertes jour et nuit, jouent un rôle essentiel dans la vie urbaine japonaise. On s’y arrête pour un repas improvisé à n’importe quelle heure. Ministop avait su se distinguer en misant sur des plats préparés sur place, censés incarner la fraîcheur et la confiance. L’enseigne devra redoubler d’efforts pour surmonter ce scandale qui risque d’entacher sa réputation.

Les autorités sanitaires suivent de près le dossier et pourraient imposer de nouvelles règles de contrôle. Ce scandale n'est pas sans rappeler le risque d'anisakiase, ce ver qui prolifère dans le poisson cru si les conditions sanitaires ne sont pas respectées.