Une confiserie aussi vieille que les samouraïs remise au goût du jour

Découverte Par Thomas V. -

Cette confiserie traditionnelle, issue de la famille des wagashi, a beau avoir traversé les âges, elle continue de surprendre et de séduire. Remis au goût du jour par les plus grands chefs, on retrouve aujourd’hui des Yokans originaux qui séduisent aussi bien les cuisiniers que les nutritionnistes.

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Une confiserie qui date du XIIe siècle

Le yokan est une gourmandise aussi vieille que les samouraïs. Introduite au Japon au XIIe siècle, il s’agissait initialement… d’un plat à base de viande ! Ce « bouillon de mouton gélifié », appelé nikogori, a été revisité par les moines bouddhistes zen, pour qui la viande était proscrite. Ils remplacèrent l’animal par des haricots rouges et de la fécule de kudzu, donnant ainsi naissance à une version végétale, plus en phase avec leurs convictions.

Au fil du temps, l’agar-agar (un extrait d’algues rouges) a remplacé le kudzu, apportant une texture plus ferme et favorisant sa conservation.

Le Yokan ressemble à un bloc à la teinte brun-rouge, au goût subtil, ni trop sucré, ni écœurant. Une variante très appréciée, le mizu-yokan, contient davantage d’eau, ce qui lui confère un côté rafraîchissant, idéale pour les chaudes journées d’été.

Si le yokan est vieux de plus de 8 siècles, on en retrouve maintenant aux formes et aux goûts originaux.

Le retour en force du Yokan

Longtemps cantonné aux rayons des confiseries traditionnelles, le yokan connaît aujourd’hui un véritable renouveau. Chefs pâtissiers et artisans redoublent d’imagination pour réinventer cette douceur ancestrale.

Fruits secs, cacao, champagne, caramel salé ou même rhum-raisin : les saveurs se diversifient pour séduire les palais. On en retrouve de plus en plus dans les grands restaurants japonais.

Mais l’innovation ne s’arrête pas au goût. Le yokan devient aussi un terrain d’expression artistique. Certains blocs dévoilent, une fois tranchés, de véritables paysages miniatures ou des motifs floraux. Une prouesse visuelle qui transforme ce petit dessert en objet d’art comestible, parfait pour offrir ou pour surprendre les invités.

Le Yokan va-t-il arriver en Europe ?

Avec son mélange d’histoire, de tradition et de créativité, le yokan semble avoir toutes les cartes en main pour séduire l’Europe (un peu comme le succès du katsu sando). Moins sucré que la plupart des desserts européens, sans gluten et souvent végétal, il coche de nombreuses cases dans l’air du temps.

Le Yokan se conserve longtemps, il est aussi une excellente alternative aux barres énergétiques souvent trop sucrées. Ce qui lui permet d’attirer l’attention des nutritionnistes.

Verra-t-on bientôt le yokan dans les rayons de nos épiceries fines ou sur les cartes des pâtisseries en Europe ? Ce n’est pas impossible.