Ce sandwich japonais pourrait bientôt détrôner notre traditionnel croque-monsieur
Si le croque-monsieur est incontournable en France, un concurrent venu du Japon commence sérieusement à lui faire de l’ombre : le katsu sando. À la croisée de la tradition nipponne et des influences occidentales, ce sandwich généreux séduit de plus en plus les amateurs de street food. Mais d’où vient-il ?

Un héritage européen ?
Le mot « sando » est la contraction japonaise de « sandwich ». Son histoire, pourtant, remonte à bien plus loin qu’on ne l’imagine. Au XVIe siècle, les échanges commerciaux avec les Européens, notamment les Portugais, introduisent pour la première fois le pain sur l’archipel. Le mot japonais « pan » vient d’ailleurs directement du portugais « pão ». Si le Japon ferme rapidement ses frontières, ce n’est qu’au XIXe siècle que la consommation de pain se démocratise.
Une version sucrée du sando serait née à Tokyo en 1868, composée de pain de mie, crème et fruits, popularisée par la fruiterie Senbiyika. Mais ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale, avec l’arrivée du pain de mie industriel influencé par les États-Unis, que les sandos s’installent durablement dans la gastronomie japonaise. Les cafés commencent alors à décliner le sando en versions salées et sucrées.
Qu’y a-t-il dans le katsu sando ?
L’ingrédient principal du katsu sando est le shokupan, un pain de mie japonais moelleux, légèrement sucré, sans croûte, qui fond presque en bouche. Au milieu, on retrouve traditionnellement du porc pané au panko, une chapelure japonaise croustillante, et une sauce tonkatsu douce et sucrée.
Ce classique, appelé tonkatsu sando peut aussi se décliner en remplaçant le porc par du poulet pané, du bœuf wagyu, du saumon, des crevettes tempura. Il existe une version veggie avec du tofu ou un œuf mariné.
Des condiments viennent enrichir l’ensemble : chou râpé, pickles, mayonnaise ou avocat. La présentation, elle, est toujours soignée. Le sando est souvent emballé dans du papier, idéal pour le manger à la pause du midi.
Où déguster un sando à Paris ?
Ces dernières années, le sando a conquis l’Europe. À la fois pratique à manger, réconfortant et original, il coche toutes les cases pour faire un carton dans la street food moderne. Des adresses comme Yabaï Sando, porté par le chef Walter Ishizuka, ou Benchy, coffee shop du 6e arrondissement dédié aux sandos, rencontrent un franc succès, confirmant que Paris est bien en train de tomber sous le charme de ce sandwich nippon.
Alors, le katsu sando s'apprête-t-il à détrôner le croque-monsieur ? Il attire au moins les curieux.