Trump et Takaichi unis contre Pékin : l’alliance minérale qui inquiète le monde

Découverte Par Laure A. -

Face à la domination chinoise sur les terres rares, le Japon et les États-Unis ont décidé d’unir leurs efforts pour exploiter les richesses minérales des grands fonds marins. Objectif : garantir leur indépendance dans l’approvisionnement de ces ressources essentielles aux technologies modernes.

Japon Etats-Unis terres rares sous-marines

Un partenariat né de la rivalité avec Pékin

La première ministre japonaise Sanae Takaichi a annoncé une coopération renforcée avec Washington pour sécuriser l’accès aux terres rares, ces métaux indispensables aux batteries, aux composants électroniques ou encore aux équipements de défense. L’initiative fait suite à la visite de Donald Trump à Tokyo fin octobre, où les deux dirigeants ont réaffirmé leur volonté de réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine, qui contrôle aujourd’hui 70 % de la production mondiale.

Minamitorishima, le futur cœur minier du Japon

C’est sur la minuscule île de Minamitorishima, perdue dans le Pacifique, que Tokyo fonde ses espoirs. Rattachée à la JAMSTEC, l’agence japonaise de recherche océanique, l’île pourrait abriter jusqu’à 230 millions de tonnes de nodules riches en cobalt et en nickel. Nous voulons en faire le centre névralgique d’un système de production national, a déclaré Takaichi devant le Parlement.

Sa position stratégique entre le Japon et les États-Unis faciliterait le transport des métaux extraits vers les usines américaines, renforçant ainsi une alliance industrielle et militaire déjà étroite.

Une course technologique... et écologique

En août, un navire japonais a lancé les premières opérations d’extraction à 100 kilomètres de l’île. Chaque tonne de sédiments pourrait contenir environ deux kilos de terres rares, un rendement faible mais crucial pour l’autonomie du pays. Les chercheurs travaillent désormais à perfectionner les technologies d’extraction sous-marine afin de limiter les coûts et les risques environnementaux.

Les fonds marins, nouveaux champs de bataille

Cette ruée vers les profondeurs soulève de fortes inquiétudes écologiques. Le dragage des fonds détruit des habitats encore méconnus et disperse des particules nocives ingérées par les petits poissons formant la base de la chaîne alimentaire marine. Ces impacts pourraient remonter jusqu’à nos assiettes, alerte Michael Dowd, chercheur à l’Université de Hawaï.

Sur fond de tensions géopolitiques, la question de l’exploitation des océans devient brûlante. Tandis que certains appellent à un moratoire, Washington et Tokyo avancent, convaincus qu’ils doivent creuser… avant que Pékin ne le fasse.