Crise politique au Japon, Premier ministre en péril : quelles conséquences pour les touristes ?

Actu Par Rémi Carvalho -

Le Premier ministre Shigeru Ishiba traverse une période délicate. Des voix s'élèvent au sein du Parti Libéral Démocrate pour anticiper l'élection présidentielle, mettant en péril son mandat.

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Démission en cascade au sein du PLD

La proposition de Hiroshi Moriyama, Secrétaire Général, d'assumer la responsabilité des mauvais résultats du parti aux récentes élections sénatoriales a créé un effet domino. L'ensemble de la haute direction semble abandonner le navire.

Taro Aso, ancien Premier ministre et actuel conseiller du parti, a exprimé son intention de demander un vote anticipé. Son groupe, le seul qui subsiste formellement au sein du parti, compte 43 membres.

L'ombre d'un vote de défiance plane sur le Premier Ministre

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Lundi prochain, les législateurs du PLD favorables à une élection présidentielle anticipée se rendront au siège du parti pour exprimer officiellement leurs intentions. Ce jour pourrait se transformer en un véritable référendum sur l'avenir politique d'Ishiba.

Plus d'une douzaine de législateurs occupant des postes gouvernementaux subalternes seraient favorables à cette élection.

Des candidats potentiels se positionnent déjà

Certains opposants de longue date à Ishiba semblent anticiper leur candidature à la prochaine élection présidentielle. Sanae Takaichi et Takayuki Kobayashi, deux anciens ministres de la Sécurité Économique et aspirants à la présidence du parti, ont laissé entendre qu'ils se rendraient au siège du parti lundi prochain.

Ces aspirants conservateurs bénéficient du soutien de membres d'une faction aujourd'hui disparue, autrefois dirigée par l'ancien Premier ministre Shinzo Abe. Shoji Nishida, fervent défenseur de Takaichi, a déclaré aux journalistes qu'un candidat prônant une politique budgétaire plus expansionniste se présentera.

Soutiens et doutes au sein du gouvernement

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Contrairement à cette effervescence, des membres du gouvernement qui avaient soutenu la candidature d'Ishiba à la présidence l'année dernière ont exprimé des doutes quant à l'ambiance actuelle au sein du parti. Takeshi Iwaya, Ministre des Affaires Étrangères, a déclaré qu'il ne voyait pas la nécessité d'une élection présidentielle anticipée et que, selon lui, Shigeru Ishiba était la personne la plus apte au rôle de Premier ministre.

Les défis d'Ishiba face à la crise

La manière dont Ishiba gérera les démissions des dirigeants dans les prochains jours reste incertaine. Il est fort probable qu'il tente de les convaincre de rester en poste dans un avenir proche.

Si Ishiba a du mal à nommer des remplaçants, il pourrait être perçu comme un "canard boiteux" par ses collègues législateurs. Malgré un soutien croissant du public, l'incapacité à définir une nouvelle équipe dirigeante pourrait être fatale pour un homme qui compte peu d'amis proches au sein du parti. Il doit agir vite pour inverser la tendance.

La position d'Ishiba et les spéculations

Pour l'instant, Ishiba n'a montré aucune intention de quitter son poste. Il a déclaré qu'il jugerait de sa responsabilité au moment opportun, mais qu'il ferait tout son possible pour accomplir ce que le public lui a demandé.

Des sondages préliminaires auprès des législateurs et des sections préfectorales offrent des signaux mitigés. Un nombre important de législateurs n'ont pas répondu aux sondages concernant leurs intentions quant à l'élection présidentielle.

Quel impact pour le tourisme ?

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L’instabilité politique récente, avec les appels à la démission formulés à l’encontre du Premier ministre Ishiba, risque de fragiliser davantage un secteur du tourisme déjà sous tension.

Cette incertitude pourrait dissuader certains visiteurs internationaux, freinant les réservations de voyage au Japon et la fréquentation, particulièrement en période de ralentissement économique ou de hausse des prix.

Par ailleurs, un nouveau Premier ministre ou une campagne électorale prolongée pourrait ralentir la mise en œuvre des mesures visant à mieux gérer le « sur-tourisme » dans les villes populaires (comme les taxes sur les logements, ou les hausses de prix sur des attractions phares.

L’image de stabilité et d’accueil dont dépend le Japon pour attirer les touristes pourrait être entachée, accentuant les difficultés d’un secteur déjà confronté à des défis structurels persistants (surtaxes, congestion, dégradation de l’expérience locale)

À quelques jours de la révélation de la véritable situation, beaucoup de choses restent incertaines. La situation reste tendue.