Qu’est-ce que le « tourisme d’épicerie » ; ce mode de tourisme qui envahit le Japon
Les konbini font partie intégrante de la vie japonaise depuis longtemps déjà. 7-Eleven, FamilyMart, Lawson ou encore MiniStop se sont imposés comme des points de repère présents à chaque coin de rue. Leur succès ne tient pas seulement à leur accessibilité, mais à un effet de mode. Aujourd’hui, les curieux les visitent au même titre qu’un musée, c’est cela que l'on appelle le « tourisme d’épicerie ».

Les supérettes : les nouveaux lieux touristiques
Au Japon, le simple détour par une supérette n’est plus un geste anodin. Depuis quelques années, les konbini, ces épiceries de quartier ouvertes 24h/24, attirent de plus en plus les voyageurs en quête d’expériences culturelles inédites. Ce phénomène, baptisé « tourisme d’épicerie », a explosé sous l’effet des réseaux sociaux. Là où l’on venait autrefois acheter une boisson fraîche ou un en-cas pour la route, les visiteurs découvrent désormais une facette inattendue du quotidien japonais.
Se filmer en train de manger un mochi fluorescent, goûter un latte au matcha à 3h du matin ou déguster des onigiri, ces gestes sont devenus tendances. Pour beaucoup, la première étape à Tokyo ou Osaka n’est plus un temple ou un musée, mais bien un 7-Eleven ou un Lawson. L’excitation de la découverte, amplifiée par la mise en scène sur les réseaux transforme l’expérience.
Une mode. Venue des réseaux sociaux
Si le « tourisme d’épicerie » a explosé, c’est en grande partie grâce aux réseaux sociaux, et notamment à TikTok. Des vidéos de dégustations d’onigiri ou de tests de boissons inédites notamment dans le quartier de kabukichö cumulent des millions de vues, éveillant la curiosité des internautes. Certains voyageurs construisent même leurs itinéraires autour des konbini les plus populaires en espérant proposer des vidéos virales.
Ce qui séduit, c’est la dimension accessible et ludique. Pour quelques centaines de yens, chacun peut vivre l’expérience. La banalité quotidienne se transforme en récit de voyage à partager en ligne. Les influenceurs se sont emparés de la tendance et les internautes suivent. Une bonne façon d'éviter ce genre de pratique est de privilégier les itinéraires qui proposent des activités hors des sentiers battus.
Le tourisme d’épicerie un avenir durable ou simple mode ?
Reste à savoir si le « tourisme d’épicerie » est une tendance passagère ou une véritable mutation des pratiques de voyage. Ce qui est certain, c’est qu’il répond à une envie croissante d’expériences immersives et abordables. Dans un monde où le tourisme se réinvente, les supérettes japonaises illustrent parfaitement cette recherche d’authenticité.
À travers un sandwich à la salade d’œufs ou un ramen instantané, les touristes découvrent un tout autre Japon. Et si demain, visiter un konbini devenait aussi incontournable qu’un passage par le mont Fuji ? Les autorités restent tout de même vigilantes face à l’ampleur de cette mode, une supérette a masqué sa vue sur le mont Fuji pour limiter les touristes qui se massaient devant pour prendre une photo.